Des techniques de gestion pour aider les enfants souffrant de dépression
Comme le savent tous ceux qui ont éprouvé des symptômes d’anxiété, l’anxiété et la dépression vont souvent de pair. Les personnes qui ont survécu à un traumatisme présentent également souvent des symptômes de dépression, notamment le désespoir, l’engourdissement ou le manque d’intérêt pour les activités.
Il existe de nombreuses techniques de gestion de l’anxiété qui peuvent apporter un soulagement rapide, soit en distrayant un enfant des soucis, soit en aidant le corps à se détendre. Il est un peu plus difficile de trouver des compétences qui offrent des «gains rapides» aux enfants souffrant de dépression. C’est peut-être parce que l’anxiété se manifeste souvent de manière plus soudaine et plus intense, et que la dépression a tendance à être un sentiment constant pendant une période plus longue. Dans cet article, nous avons rassemblé quelques moyens simples pour aider un enfant à faire face à la dépression qui sont soutenus par des recherches. Bien que certains d’entre eux ne soient pas aussi simples ou rapides qu’un exercice de respiration, le renforcement de ces habitudes au fil du temps peut aider à stimuler l’humeur de l’enfant et à encourager une pensée positive.
Habileté n°1: prévoir des activités positives (même si elles n’ont pas l’air amusantes)
Beaucoup de gens supposent que la dépression est causée par un événement négatif dans la vie: pour les enfants, il s’agit peut-être d’un déménagement, d’un divorce ou d’une expérience d’harcèlement. S’il est vrai que les situations difficiles de la vie peuvent déclencher une dépression, les chercheurs qui ont étudié la dépression ont constaté que l’absence d’expériences positives peut également conduire à une mauvaise humeur. Les enfants qui luttent contre la dépression se replient souvent sur eux-mêmes : un élève du primaire pourrait préférer rester à la maison plutôt que de sortir jouer, ou une préadolescente pourrait abandonner ses activités parascolaires. Cela peut créer un cercle vicieux où le manque d’activités positives et gratifiantes dans la vie d’un enfant aggrave la dépression, ce qui rend plus difficile de sortir de la maison.
Vous pouvez aider votre enfant en encourageant des activités sociales, amusantes ou procurant un sentiment d’accomplissement. Les thérapeutes appellent cette technique l’activation comportementale, et c’est un traitement pour la dépression chez les adultes, ainsi que les enfants. Même si un enfant est réticent, planifier ce type d’activités et s’y tenir peut avoir un effet positif. Pensez-y comme aller à la gymnastique: vous pouvez vraiment redouter d’y aller la première fois, mais une fois vous l’aurez essayé, vous vous rendrez compte que ce n’était pas si mal. En fait, vous pourriez vous sentir tellement excité que vous serez motivé à revenir le lendemain. La même chose peut arriver pour les enfants: la première sortie peut être très difficile, mais ils peuvent se surprendre et s’amuser plus que prévu, ce qui peut rendre la prochaine activité plus facile et plus amusante.
Voici quelques activités positives et gratifiantes à envisager :
- Préparer un repas ou une collation ensemble
- Essayer un cours d’art ou un autre cours lié aux intérêts d’un enfant
- Promener le chien
- Réaménagement de la chambre d’un enfant
- Une soirée cinéma avec un ami
Habileté n°2 : parler des pensées négatives
Les enfants souffrant de dépression sont enclins à ruminer : ils ruminent sans cesse leurs pensées négatives, ce qui rend leurs sentiments de tristesse plus intenses. La dépression exagère et déforme souvent nos pensées, les rendant trop négatives pour être vraies. Les enfants peuvent mettre fin au cycle de rumination en repérant ces pensées trop négatives, en les remettant en question et en proposant une alternative plus utile et plus réaliste. C’est ce qu’on appelle la restructuration cognitive et c’est une partie importante de la thérapie cognitivo-comportementale, une approche qui aide les gens à apprendre comment leurs pensées et leur comportement influencent leurs sentiments.
Cette compétence convient mieux aux enfants qui sont en âge d’aller à l’école primaire ou plus âgés. Il est parfois difficile pour les enfants d’apprendre cette compétence par eux-mêmes, car elle exige d’eux qu’ils réfléchissent, ce qui est un concept abstrait. Un conseiller pour enfants peut apprendre aux enfants à maîtriser cette idée et à s’entraîner à “répondre” aux pensées négatives.
Vous pouvez aider votre enfant à se rattraper lorsqu’il pense quelque chose de trop négatif pour être vrai, et l’encourager à se poser des questions comme :
- Ai-je la moindre preuve que c’est vrai ?
- Que dirais-je à un ami qui a eu cette pensée ?
- Y a-t-il une autre façon de voir les choses ?
- OK, si c’est vraiment vrai, est-ce que ce serait la fin du monde ?
Si votre enfant bénéficie de cette forme de pensée, la TCC pourrait être une excellente option pour l’aider à faire face à des sentiments de dépression et à apprendre à changer les schémas de pensée qui peuvent déclencher la tristesse et la déprime.
Habileté n°3 : ajouter du soleil
Grimper aux arbres et jouer en plein air aident les enfants souffrant de dépression.
Beaucoup de gens remarquent que leur dépression est pire en hiver, quand il y a moins d’accès à la lumière du soleil. Le trouble affectif saisonnier, une forme de dépression qui commence souvent à l’automne et se termine au printemps, peut se manifester aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Il existe une théorie selon laquelle la lumière du soleil pourrait encourager le corps à produire de la sérotonine, une substance chimique qui influence de nombreux processus dans le corps, notamment le sommeil, la digestion et l’humeur.
Pour les enfants, les jeux de plein air sont un excellent moyen d’améliorer leur humeur et de faire face à la dépression. Les enfants qui jouent à l’extérieur bénéficient de plus de soleil, mais ce type de jeu offre également toutes sortes d’autres avantages. Une étude a révélé que “les enfants seront plus intelligents, mieux à même de s’entendre avec les autres, plus sains et plus heureux, lorsqu’ils auront régulièrement l’occasion de jouer librement et sans structure à l’extérieur”. Être plus proche de la nature peut aussi être un facteur de motivation pour les enfants et les adultes. Il est intéressant de noter que le fait de passer plus de temps dans la nature aide les enfants atteints de TDAH à se sentir plus détendus et plus concentrés.
Vous n’avez pas besoin de faire un grand voyage de camping ou de vacances coûteuses pour profiter des avantages du jeu en plein air : une excursion au parc, une promenade sur un sentier naturel local peuvent être tout aussi utiles.
Habileté n°4 : Pratiquer une bonne hygiène du sommeil
Les thérapeutes aiment dire que le sommeil, l’exercice et la nutrition sont tous importants pour traiter et prévenir la dépression. Si votre enfant se sent déprimé, il vaut la peine de se pencher sur ces trois aspects. Beaucoup d’enfants qui se sentent déprimés ont aussi beaucoup de mal à dormir. Souvent, ces enfants se couchent tard, ont du mal à s’endormir et, par conséquent, ont vraiment modifié leur cycle de sommeil pour commencer et finir plus tard que d’habitude. Ces enfants doivent souvent dormir à l’école pendant très peu d’heures, ou bien ils finissent par dormir toute la journée et ne peuvent pas profiter des heures de clarté qu’ils pourraient passer avec leurs amis.
L’insomnie est un symptôme courant de la dépression, il est donc tout à fait compréhensible que les enfants déprimés aient souvent tant de mal à s’endormir. Ce qui rend cette situation si délicate, c’est que le manque de sommeil peut également rendre les gens plus vulnérables à l’anxiété ; une dépression, donc un sommeil perturbé peut créer un cercle vicieux qui, en fin de compte, rend les sentiments dépressifs plus intenses. En outre, si un enfant perd beaucoup de ses heures de sommeil pendant la journée, cela réduit ses possibilités de socialiser ou de s’engager dans d’autres activités positives qui peuvent réduire et prévenir la dépression.
L’hygiène du sommeil est un terme qui décrit de nombreuses habitudes qui peuvent encourager les gens à s’endormir et à rester endormis, ce qui permet de mieux se reposer la nuit. Ces habitudes peuvent ne pas suffire à résoudre complètement les problèmes de sommeil d’un enfant, surtout s’il est également aux prises avec l’angoisse du coucher, mais elles constituent un excellent point de départ. Voici quelques éléments à prendre en compte si vous pensez que les habitudes de sommeil de votre enfant peuvent contribuer à la dépression :
- Cessez d’utiliser tout appareil électronique (téléphone, ordinateur, télévision) pendant au moins 30 minutes à une heure avant de vous coucher.
- Finissez les sodas ou autres boissons à base de caféine 4 à 6 heures avant l’heure du coucher.
- Si votre enfant a du mal à s’endormir, encouragez-le à lire un livre ou à essayer une autre activité tranquille pendant quelques minutes. Cela peut aider les enfants à se sentir plus rapidement fatigués, alors que se retourner dans son lit peut les rendre plus fâchés ou anxieux, et moins susceptibles de dormir.
- Créez une routine pour votre enfant qui soit cohérente chaque soir et qui puisse l’aider à se détendre, par exemple en lisant un livre ensemble et en pratiquant une technique de relaxation.
- Vérifier l’heure à plusieurs reprises la nuit peut entraîner plus de soucis et moins de sommeil. Si c’est le cas de votre enfant, placez l’horloge ou le téléphone dans une position dans la chambre où il peut entendre l’alarme mais ne peut pas voir le visage ou l’écran.
- Veillez à ce que votre enfant fasse suffisamment d’activité physique pendant la journée, afin qu’il soit prêt à se détendre à l’heure du coucher.
La dépression est dure, mais les enfants peuvent se remettre de leur mauvaise humeur, et ils le font. Mettre à l’épreuve ces capacités d’adaptation à la maison peut être un excellent premier pas pour lutter contre les symptômes de la dépression. Si vous essayez ces techniques et que vous constatez que votre enfant est toujours en difficulté, un conseiller peut vous apporter une aide et un soutien profonds.
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